Le Sénat a adopté jeudi à la quasi-unanimité une proposition de loi UMP visant "à moderniser le droit de la chasse", le cinquième texte sur la chasse en 10 ans, les parlementaires prenant toujours soin de soigner les 1,3 million de chasseurs avant les élections.
Le sénateur PS et président du conseil régional de Bourgogne, François Patriat, a ironisé sur "la pêche aux voix" ou la "chasse aux voix", tout en manifestant son accord avec cette proposition de loi présentée par le sénateur UMP de la Somme Pierre Martin, président du groupe Chasse et Pêche du Sénat."Tous les trois ans, de préférence avant les élections, il faut que nous occupions le Parlement avec la chasse", a lancé l'élue écologiste Marie-Christine Blandin.
L'Assemblée nationale doit examiner le 10 mai une proposition de loi quasi similaire émanant du député UMP Jérôme Bignon, également de la Somme, département où les chasseurs sont nombreux. "Ce n'est guère élégant", a regretté le rapporteur UMP, Axel Poniatowski (UMP).
"Face à la réduction du nombre de chasseurs, il faut rendre la chasse plus attractive et plus accessible" a-t-il plaidé en présentant le texte.
"Dans un monde qui s'urbanise et se déshumanise un peu trop, les chasseurs sont aussi les gardiens de l'identité de territoires menacés", a renchéri le président du groupe RDSE (à majorité radicaux de gauche), Yvon Collin.
La proposition de loi reconnait "le rôle éminent des chasseurs en matière de préservation de la biodiversité et celui des fédérations de chasseurs pour l'information à l'éducation et à l'environnement".
Elle exonère de la taxe foncière sur les propriétés non bâties les installations de chasse dans les zones humides comme les gabions, les huttes ou les platières à bécassines.
Les propriétaires publics ou privés de terrains non chassés pourront voir leur responsabilité financière engagée si le gros gibier comme les sangliers prolifèrent et provoquent des dégats sur les cultures.
Actuellement ce sont les Fédérations de chasseurs qui assument seuls l'indemnisation des dégâts.
"Cette loi ne change pas grand chose à l'état des lieux, vous avez voulu faire des moulinets, ce texte est inutile", a critiqué Mme Blandin (EELV), seule opposante à la proposition de loi.